LA DISCIPLINE CHEZ LES PIRATES – L'ABANDON

 

Rien de plus naturel que parmi de tels équipages d'hommes cruels surviennent des situations nécessitant qu'une certaine discipline soit imposée. Le plus courant de tous les châtiments infligés était la flagellation. Le châtiment du fouet était toujours un cérémonial à bord des bateaux pirates, le coupable étant conduit au mât le matin du jour fixé, et tous les matelots appelés sur le pont pour assister au châtiment. Le Second, chat en main, se tenait près de la passerelle et près de lui, le chef et les autres officiers. L'équipage était rassemblé sur la passerelle et à l'arrière du mât, par sabord. Tout étant prêt, la faute et la condamnation étaient lues à haute voix. Le coupable était débarrassé de sa chemise, lié par les mains à une grille suspendue et tandis que les lanières s'abattaient adroitement sur son dos, l'un des seconds comptait le nombre de coups.

            Mais, des châtiments plus brutaux étaient infligés par ces écumeurs de mer sans loi et si par hasard, une vie était perdue en les exécutant -tant mieux- car alors, leurs équipages étaient débarrassés d'un élément perturbateur. Le passage sous la quille était une méthode disciplinaire des pirates particulièrement en vogue. La victime était attachée à une perche et avait des poids fixés aux pieds; des espars étaient fixés à cette perche et des cordes allaient de celle-ci jusqu'à la vergue principale. Lorsque tout était prêt, le coupable était hissé tout en se balançant en haut de la grande vergue, jeté à la mer et hâlé sous le bateau jusqu'à son autre bord. A l'époque du passage sous la quille, les coques des bateaux n'étaient pas cuivrées comme elles le sont aujourd'hui et de fait, étaient truffées de bernacles. Ces coquillages étaient ouverts et très tranchants avec des extrémités coupantes de sorte que les hommes qui subissaient ce châtiment avait tout le corps entaillé et marqué mais ceci était plutôt considéré comme un bon point  car la perte de sang rétablissait le malade s'il ne s'était pas complètement noyé. Il est rapporté que seul un marin sur trois ainsi traité survivait à la noyade. Le passage sous la quille n'était rien de plus qu'une manière galante de commettre un meurtre.

            La forme la plus populaire en matière de discipline, en dépit de la brutalité du passage sous la quille, était l'abandon, mais il est difficile de décider laquelle des deux formes de châtiment était finalement la plus brutale. L'abandon consistait à débarquer le coupable sur une côte ou une île isolée afin soit d'y mourir de faim ou de soif, soit, éventuellement, de faire une longue et pénible marche à travers la jungle en direction d'une quelconque colonie, peu peuplée, où l'aide pourrait ou non attendre l'épuisé vagabond et proscrit.

 

 

 

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